Qu'il soit theme, mode d'ecriture ou attitude devant la norme, le jeu habite bien des oeuvres litteraires et s'y revele aussi actif et souvent meconnu qu'il l'est dans la vie.
En prenant appui sur des oeuvres appartenant a des litteratures, des genres et des periodes historiques differentes, ce volume soumet la presence du jeu dans la litterature aux formes mouvantes de leurs interactions, comme aux paradoxes de la notion. Dereglement fonde sur des regles, gratuite n'excluant pas l'intentionnalite, parodie et celebration, fantaisie et subversion, deguisement et devoilement sont ainsi interroges.
Ce volume apporte ainsi, en outre, une modeste contribution a la theorie generale de la litterature comme a la poetique. Il le fait en explorant des oeuvres ordinairement percues comme marquees par le ludisme (Perec, Queneau, Corbiere, Cervantes, Villon, Salah Garmadi, Prevert, Hoffmann, etc.) mais aussi d'autres, souvent considerees a tort comme eloignees de cette preoccupation: les recits tristaniens, Guilleragues, Lorand Gaspar, Guillevic, Albert Memmi, les romantiques francais, les ecrivains antillais, Claudel, Richepin, Jaccottet ou d'autres.
Un des fondamentaux du fait litteraire se trouve ainsi mis en lumiere.