Le XVIIIe siècle, quel que soit l’angle sous lequel on le considère, n’a cessé de penser l’ordre naturel. Comment les philosophes et les écrivains s’en emparent-ils? Malléable à souhait, le concept oscille en permanence entre une réalité postulée, mais inaccessible, et les représentations qui tentent d’en fixer la cohérence. Postuler l’existence d’un ordre naturel met toujours en place une expérience de pensée.
Dans ce recueil d’articles situé à la croisée des sciences naturelles, de la littérature et de la réflexion esthétique, les contributeurs saisissent les diverses formes de cette expérience. Qu’il s’agisse d’envisager la notion dans une perspective finaliste, de confronter espaces théoriques et expérimentaux, de jouer sur la proximité entre ordre et désordre, ou d’évoquer les modifications, voire les dérives, qu’apporte l’action humaine, Penser l’ordre naturel (1680-1810) laisse entrevoir une inquiétude fondamentale: penser l’ordre, c’est interroger le rôle et la place de l’homme dans la nature, entre hasard et nécessité.