L'ouvrage presente d'abord l'ethique de la liberation du philosophe argentin, Enrique Dussel, et la situe dans le courant de la philosophie latino-americaine. Il en retrace ensuite les etapes de construction a travers son dialogue avec la tradition occidentale, en particulier Marx, Levinas, Rorty, Habermas, Ricoeur et Apel, mais egalement Kant et Heidegger. C'est le dialogue avorte avec Apel comme figure d'une ethique universaliste fondee sur la deliberation qui constitue le tournant de la demarche. Dussel ressort de cet echange convaincu de la pertinence de son principe materiel necessaire a la fondation d'une ethique qui resiste a l'exclusion des sans voix produite par le principe de raison universelle. L'ethique doit accepter son incompletude materielle de principe et renvoyer constamment a l'impossible communaute avec les victimes dont elle procede toujours. De cette maniere, elle ouvre la voie a une politique de la justice, seule capable d'entreprendre le chemin commun auquel aspire l'ethique de la liberation.