L'ouvrage analyse les representations litteraires de celui qui incarne l'autorite par sa maitrise de la culture et du langage, l'enseignant, qui a une longue histoire dans la litterature italienne, depuis l'Atlant du Roland Furieux en passant par les pedagogues des comedies du XVIe s. et les precepteurs du XVIIIe s. (Parini, Il giorno), les maitres d'ecole du roman du XIXe s., jusqu'aux frequentes variations sur le theme dans la litterature du XXe s. Si le premier est un sage, aux facultes superieures voire magiques, le precepteur de la comedie n'est qu'une caricature, comme le pedagogue vaniteux et pedant du XVIIIe s. Puis le maestro se transforme en figure du malheur: suspendu dans une position ambigue, entre maitre et serviteur, il suscite la suspicion des autres; plein d'ambitions frustrees, il ne dispose que de sa culture et de son talent pedagogique pour tenter d'echapper a son role subalterne. Pour le XXe s., entre autorite reconnue ou contestee, les exemples retenus sont nombreux: G. Mosca, Ricordi di scuola; L. Mastronardi, Il maestro di Vigevano; N. Ginzburg, Lessico famigliare; la lettre a Gennariello des Lettere luterane de Pasolini, etc.