Les professionnels de la santé, les organismes de prévention et les médias soutiennent souvent l'idée selon laquelle le nombre de cas de cancer et de maladies cardio-vasculaires pourrait diminuer: si les gens cessaient de fumer, et s'ils faisaient baisser leur taux de cholestérol sanguin, grâce à une alimentation appropriée. Mais une étude sérieuse des causes du cancer et des maladies cardio-vasculaires oblige à plus de nuances. Dans un premier temps, le Professeur Eysenck critique les arguments, les méthodes et les résultats de ceux qui soutiennent ce point de vue "orthodoxe". Il montre les grandes libertés qui sont prises, dans ce domaine, avec la rigueur scientifique en général et la statistique en particulier. Puis il présente des travaux qui montrent que: - les facteurs psychosociaux, tel le stress et la personnalité des individus, ont une valeur prédictive dix fois plus grande que la consommation de tabac, le taux de cholestérol sanguin et la tension artérielle, - que ces mêmes facteurs sont plus accessibles à des mesures préventives, - et que l'arrêt de la consommation du tabac semble n'avoir qu'un effet minimime sur l'avenir de la santé. Si l'auteur ne met pas en doute le fait que le tabac est l'un des facteurs de risque, il propose une estimation plus proche de la réalité, d'un enchaînement complexe d'évènements agissant en synergie, qui incorpore plusieurs facteurs d'origines diverses comme le stress, la personnalité et une prédisposition génétique. Enfin, il indique une manière appropriée d'agir pour prévenir le cancer et les maladies cardio-vasculaires.