Quels que soient les pays et les cultures, la chevelure est un signe social essentiel. Partout, les cheveux, plus encore que les vêtements, sont destinés à attirer le regard. Parmi les attributs de la chevelure naturelle ou modifiée, on retiendra sa valeur matérielle et artistique, son rôle de marqueur identitaire et social, le pouvoir érotique qu’elle exerce, la puissance politique qu’elle peut symboliser, sa place dans des expressions du quotidien.
A côté de ces significations multiples qui s’attachent aux modifications volontaires de la chevelure, la vie en société peut être fortement altérée par les changements d’apparence, conséquences non de choix esthétiques (valorisation de soi ou au contraire volonté de s’exclure ou de se différencier) mais de maladies du cheveu. L’histoire de la dermatologie fournit des modèles de ces maladies pourvoyeuses de stigmatisation et d’exclusion : les pliques, pseudo maladie aux multiples implications sociales, les teignes, maladies d’enfants rejetés, la pelade, longtemps considérée comme une forme de teigne.
Aujourd’hui, l’attention pour les relations sociales des maladies du cheveu se traduit par des tentatives d’évaluation formalisées qui s’efforcent de mesurer le retentissement de la perte de cheveux sur la qualité de vie. L’alopécie androgénique est au centre de ces études. Une autre situation met en évidence les liens psycho-sociaux de l’absence dans le contexte médical lourd des chimiothérapies anticancéreuses.
Cet ouvrage rédigé par un dermatologue et une ethnologue propose une analyse et une réflexion originales qui donneront aux lecteurs de quoi nourrir leur propre questionnement sur le sujet.