Les sorties de crise economique se font sans reelle remise en question de l'efficacite du systeme neo-liberal. Ce dernier beneficie en effet d'une puissante " confiance du marche ", dont l'aspect routinier opere une incapacite institutionnelle de redefinition democratique de son programme. Mais la confiance, loin de n'etre qu'un instrument de coordination et de stabilisation monetaire, est avant tout la preuve de l'indefectibilite du lien social et de la primaute de son enjeu non economique. C'est toute la tension entre capitalisation et socialisation qui se donne a voir a travers l'etude de ce phenomene.
Cet ouvrage d'epistemologie politique presente une lecture critique, au travers du prisme de la confiance, du mouvement expansionniste de l'economie politique contemporaine, ainsi que des visions reductrices de l'acteur social et de son rapport aux institutions qu'elle vehicule. Par le biais d'une analyse du paradigme du " capital social ", l'auteur decrit, en un premier temps, la facon dont est concu le geste confiant par les theories de l'action collective etablies sur les fondements individualistes du choix rationnel. En mobilisant des reflexions issues de la phenomenologie sociale, du mouvement anti-utilitariste et de l'economie des conventions, le second temps traite du potentiel reflexif offert par le depassement d'une telle perspective institutionnaliste.