« S'arroger le droit de gouverner ses semblables, de détruire en eux toute dignité, tout amour-propre, toute décence, toute délicatesse, toute notion d'individualité, de tact, d'élégance morale, chercher à les avilir, à les domestiquer coûte que coûte, en matant, de la bonne manière, leurs tentatives de révolte, c'est témoigner une impudence, une prétention sans borne, se croire élu sur terre et concurrent du prétendu maître, renier tout progrès, toute civilisation, s'identifier, mais avec moins de courage et plus d'hypocrisie, à la race des seigneurs pour qui les serfs et les valets étaient censés ne posséder ni âme, ni cœur, ni cerveau… »
Histoire d'un enfant de troupe, rebelle, passionné de cinéma, devenu soldat courageux, épris d'idéal (pendant la Seconde Guerre mondiale). Épopée libertaire, charge virulente contre l'hypocrisie militaire et la démagogie - dont Yves Boisset tira un film bouleversant avec Jean Carmet.
« Sous la pression de son père, adjudant à la retraite et ancien combattant de 14-18 Simon Chalumot, douze ans, est envoyé comme enfant de troupe aux Ecoles militaires. Il découvre le cœur de servitude de rapports soi-disant humains, la surdité militante, l'écœurante brutalité d'un monde où la hiérarchie remplace le raisonnement. Son insoumission passe par le conflit permanent, les tentatives d'évasion et le suicide, la solitude. Le calvaire va durer plus de dix ans, jusqu'à la bataille de Dunkerque, en 1940. »
Grand succès populaire dès sa parution en 1952, l'aventure du jeune Chalumot, sorte de "Bardamu (...) qui n'aura jamais trouvé l'horizon de sa fuite", a été vendue à plus d'un million d'exemplaires. " Vous connaîtrez de suprêmes extases, de voluptueux frissons, voire des spasmes de joie en lisant Allons z'enfants... » (René Fallet, Le Canard enchaîné)