Elizabeth regarda autour d'elle. C'etait un monde qu'elle connaissait parfaitement. C'etait son monde. C'etait le monde des voix de l'ombre, de ces hommes et de ces femmes qui murmurent en coulisses ce qui est declame a haute voix en public et relate dans la presse a grand renfort de gros titres, de ces hommes et de ces femmes qui relaient dans l'ombre les verites, semi-verites, mensonges et aberrations qui font la communication actuelle. Elle ne le niait pas. C'etait un monde de faux semblants, un monde de faux amis. Mais c'etait le seul qu'elle connaissait vraiment, le seul dans lequel elle evoluait a l'aise. Elle s'etait modelee au fil des ans pour y survivre, pour en faire partie. Il avait fini par faire partie d'elle. Elle lui avait aussi beaucoup sacrifie. Elle n'eprouvait pas de regrets. D'ailleurs, qui aurait compris ses regrets ? Elle gagnait tres bien sa vie. Elle etait admiree. Elle etait respectee. Elle etait chef-interprete d'une des plus grandes organisations internationales.