Ce travail propose de s'interroger sur l'articulation de l'espace a la langue et a l'ecriture dans les oeuvres de Thomas Bernhard et Paul Nizon. L'objectif d'une telle etude est triple: permettre d'une part d'accroitre la visibilite scientifique de Paul Nizon, reevaluer d'autre part le paradigme descriptif afin d'en relativiser l'influence souveraine, et contribuer, en troisieme lieu, a la mise au jour d'une esthetique deceptive fondee sur les notions de decalage et de non-congruence (Fehlentsprechen). Cette etude vise a demontrer les vertus d'un rapprochement litteraire qui contribue a l'elaboration d'une poetique voire d'une esthetique comparee de Thomas Bernhard et de Paul Nizon.
A travers une analyse detaillee et microtextuelle des deux oeuvres, l'auteure entend montrer que le travail de ces deux ecrivains doit etre considere comme une auscultation vigilante de la langue allemande et comme une entreprise de refection verbale passant notamment par un depoussierage lexical d'envergure. Progressivement, l'interrogation litteraire sur l'espace se mue en un questionnement des plus contemporains sur la subversion generique et l'espace litteraire.