Cet ouvrage propose une étude novatrice de l’expression de la notion de manque dans une perspective typologique.
En français, qui sert ici de métalangue, l’expression du manque ne se ramène pas aux seuls termes manquer et manque (cf. ratage, louper…). Le substantif manque lui-même peut exprimer l’affect, le défaut, la faillite ou l’échec. Les études rassemblées, qui relèvent de cadres théoriques différents, contribuent à une meilleure compréhension de ce phénomène complexe à travers les langues ; elles dégagent les propriétés que partagent les formes exprimant le manque dans les diverses langues, propriétés qui rendent ces formes équivalentes.
Les études ont un socle méthodologique commun, fourni par un corpus d’énoncés en français. Chaque contributeur en donne des équivalents dans sa langue d’étude et étoffe le corpus initial. Les exemples proviennent de sources variées, telles que corpus oraux, presse, internet, dictionnaires, textes anciens ou contemporains.
Les langues étudiées sont issues de cinq familles linguistiques : afro-asiatique, austro-asiatique, indo-européenne, Niger-Congo, sino-tibétaine. Il s’avère que l’expression du manque est assortie de régularités qui traversent les familles linguistiques, telle la mise en jeu de l’altérité.