Le fils perdu, Al et Fernand, âgés d'une vingtaine d'années à la fin 1979, partent en expédition crépusculaire dans le Belleville promis à la destruction de ces années-là, qui regorge d'héroïne. L'afflux de drogue, les opérations de nettoyage policières et, conjointement, de promotion immobilière donnent à leur dérive une couleur de fin d'un monde. Ce soir-là, ils vont sans trop y croire dans un bouge de Belleville demander du crédit à un trafiquant tunisien auprès de qui ils sont déjà lourdement endettés. Mais, sans solution, ils tentent le coup. C'est le fils perdu qui est chargé de la négociation, le plus apte au marchandage, et celui dont le physique est le plus oriental. L'affaire se passe mal, mais Fernand retrouve dans le bouge une belle camée mélancolique à qui il a l'heur de plaire, qui se révèle avoir de l'argent et être la fille de l'attaché culturel d'une ambassade du Maghreb. Le trafiquant, voyant toutes les possibilités de tirer profit plus tard de la situation, leur fournit la drogue et les laisse partir. La fille emmène le trio chez elle. Au fil des pages, la prime jeunesse des personnages s'envolera. Chacun aura vu la mort, la désunion, le danger.