Cette étude est le résultat d’un travail collectif d’enquête de terrain et d’analyse sur les transformations sociopolitiques au Burkina Faso. A la faveur de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, ce pays marque une rupture avec son passé autoritaire et des régimes d’exception et s’engage dans le renouveau démocratique, en même temps que des continuités politiques sont évidentes. Le président Roch Marc Christian Kaboré, élu en novembre 2015, était l’un des architectes du pouvoir du président déchu en octobre 2014, Blaise Compaoré. De même, le parti actuel au pouvoir, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), serait, selon de nombreux observateurs de la scène politique Burkinabè, une « photocopie » de l’ex-parti au pouvoir, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP). La rupture semble se faire dans une certaine continuité !
La recherche sur les transformations sociopolitiques burkinabè de 2014 à 2016 a pour ambition de présenter les points de vue et les perspectives des « citoyens lambda ». Elle s’intéresse aussi, à travers une analyse diachronique, aux manières de faire la politique et sur les sens que les acteurs donnent aux pratiques politiques. La ferveur collective suite à la révolution d’octobre 2014 à la sauce burkinabè indique que les attentes populaires sont immenses dans « un Burkina Faso nouveau » où « plus rien ne sera comme avant ». L’étude analyse également les défis auxquels le pays doit faire face.