Cette étude porte sur la sécurité par le bas au Burkina Faso, notamment les manières dont les citoyens perçoivent et vivent les défis de sécurité. A travers une entrée par la commune, elle s’intéresse à l’interface entre les enjeux locaux et les insécurités multiples : attaques armées, terrorisme, crime organisé, délinquances, exactions et bavures des forces de sécurité, pauvreté, insécurité alimentaire, etc. L’étude met les nouvelles initiatives de sécurité (Forum national de sécurité, la Force conjointe du G5 Sahel, groupes d’autodéfense, etc.) en perspective, car elle vise à comprendre les réalités et les « vues et vécues » des acteurs socio-politiques locaux et des citoyens ordinaires.
L’étude est le fruit d’un travail collectif. Une équipe d’anthropologues a d’abord mené les recherches de terrain dans 13 communes burkinabè pour ensuite analyser les matériaux ethnographiques afin de rédiger le présent document ensemble. Les perspectives citoyennes de sécurité, l’ancien régime, la crise malienne, et la criminalité transfrontalière, sont analysées à côté des perceptions populaires de l’État burkinabè. L’émergence des groupes d’auto-défense, particulièrement les Dozos, Koglweogos et Roughas, est contextualisée, suivie d’une analyse des initiatives locales pour la sécurité, telles que l’engagement contre la radicalisation et la mobilisation des femmes. Comment vivre les insécurités – notamment les questions de sécurité alimentaire, de chômage et d’emploi et gérer la peur – est analysé en détail sur la base des connaissances approfondies des terrains de recherche.