Le pays des autres -sarjan toinen osa.
1968. Nous retrouvons les personnages du Pays des autres, quittés en 1956. A force de ténacité, Amine a fait de son domaine aride, près de Meknès, une entreprise florissante. Mais sa femme Mathilde, usée par le travail, est amère et se sent délaissée. Leur fille Aïcha est partie étudier la médecine en Alsace. Lors des vacances universitaires, son amie d’enfance Monette lui présente un brillant étudiant en économie, Medhi. Tous deux connaîtront un début d’amour difficile. Selma, jeune sœur d’Amine, reste la femme éprise de liberté que nous avons connue. C’est elle qui va initier Sélim, frère d’Aïcha, à la sensualité, avant qu’il ne suive un groupe de hippies vers le sud du Maroc. Omar, frère d’Amine, est devenu un exécuteur des basses œuvres de la monarchie... Ces hommes et ces femmes soumis aux aléas de l’Histoire marocaine font l’objet d’une observation tout en nuances. La puissante fresque familiale se poursuit, ample et enlevée, incarnée dans des figures inoubliables, jusqu’à l’hiver 1973, au moment de l’annonce de la réforme agraire. Dans ce deuxième volume, Leïla Slimani prolonge et approfondit les thèmes du Pays des autres. Au centre, les relations de pouvoir : entre les sexes, entre les classes, à l’intérieur des familles, entre les patrons et les ouvriers, les colons et les autochtones, les riches et les pauvres, mais aussi ce qui rend parfois possible le passage d’un statut à un autre. Le roman est également une réflexion sur ce qui caractérise la société marocaine : cette tension entre le visible et l’invisible, entre ce qui est licite et ce qui est honteux, dans une période où arrivent la télévision, le cinéma, où les portraits du roi prolifèrent, où s’impose la culture de l’image, alors que persiste l’obsession de la dissimulation et de la honte.