Raczymow, Wajsbrot, Lecadet, Wajcman, Orner, Aaron, Cormann, Modiano… Oler, Cohen, Perec, Federman, Kofman, Burko-Falcman, Meschonnic, Vargaftig, Goscinny… Qu’ont en commun ces deux ensembles d’auteurs juifs-français, qui diffèrent tant par le genre et le style de leurs œuvres ? Les premiers, nés après la Libération, enfants ou petits-enfants des survivants de la Shoah, n’étaient pas là, c’est pourquoi ils ne peuvent témoigner de ce qui pourtant a déterminé tout leur être. Les seconds, nés peu avant ou pendant l’Occupation, appartiennent à la minorité d’enfants qui survécurent miraculeusement aux persécutions, cachés dans des institutions ou chez des familles. Etaient-ils là, eux qui étaient généralement trop jeunes pour vivre consciemment ce qui leur arrivait ? Enfants de survivants ou survivants-enfants, leur expérience commune serait alors d’appartenir à l’après, de témoigner de l’après-Auschwitz, de la difficile transmission et élaboration de la Shoah, dans l’univers d’aujourd’hui. « Témoins absents » ou par procuration, ces auteurs sont à la fois le témoin de leurs aînés et, de plus en plus, témoins d’eux-mêmes, de leur propre expérience de l’après. Par des textes inédits des auteurs en question, des essais théoriques et des études critiques, le présent recueil espère mieux faire connaître la vaste et riche panoplie de leurs œuvres.