Jean Potocki a dû écrire quelques milliers de lettres; seules, cent quatre-vingt-dix-neuf ont été retrouvées, ici réunies. C'est dire le manque, c'est dire aussi l'attente, d'autant plus forte qu'il a toujours apporté grand soin à sa correspondance, rédigée de sa propre main. Elle se répartit assez exactement entre le domaine public (lettres à Stanislas Auguste, à Alexandre Ier, à Andreï Budberg) et le domaine privé (lettres à son frère, à sa nièce, à son beau-père). Les limites de la lettre sont moins nettes: on la retrouve dans les voyages, en Turquie, en Hollande, sur le chemin de la Chine, ainsi que dans les écrits historiques ou politique, sous la forme de mémoires adressés aux autorités - sans oublier celles du «Manuscrit trouvé à Saragosse». Toutefois, où qu'elle figure, quel que soit son destinataire, la lettre reste muette sur celui qui l'écrit: Potocki ne livre rien de lui-même; son regard reste tourné vers l'extérieur.
Nous avons donné, à la suite de la correspondance, des «varia» qui n'entraient pas dans les volumes précédents, comme cette étrange relation d'un épisode guerrier entre Polonais et Turcs, traduit de l'espagnol, ou ces lettres fictives qui ébauchaient peut-être un nouveau roman.
Le lecteur trouvera enfin une chronologie de l'auteur, une liste de ses oeuvres et les index généraux de l'édition.