L'Eglise catholique, apres le Concile de Trente et sous la pression des progres du protestantisme, entre dans une periode de reforme qui l'amene a repenser sa doctrine et ses pratiques. Dans cette tache, commencee des le XVIe siecle et qui se developpe tout au long du siecle suivant, elle doit pouvoir en effet s'appuyer sur un clerge solidement forme au sein de seminaires nouvellement crees. Si le rayonnement de l'Eglise s'en trouve indiscutablement renforce sur le plan doctrinal, il n'est pas sur que la litterature ait toujours traduit l'esprit ainsi que les resultats de cette reforme dans sa representation des personnages de religieux qu'elle invente. Soit que les figures negatives leur semblent plus interessantes a exploiter, soit que la volonte polemique l'emporte, comme ce sera le cas au XVIIIe siecle, les moralistes ou les romanciers de l'age classique renvoient une image du clerge souvent peu flatteuse et parfois a la limite de la caricature. C'est cette coincidence ou non coincidence entre realite et fiction que veulent mettre en lumiere les textes ici rassembles. Entre convention et invention, ils permettent de degager un type de personnage qui est encore tributaire des intentions apologetiques ou anticlericales des auteurs. La question est alors de savoir si le pretre peut acceder au statut de personnage litteraire a part entiere ou si, a l'exception de grandes creations, il est condamne a rester un instrument de controverse.