Raphaële Billetdoux publie son premier roman à 19 ans. Elle nous révèle dans ce livre avoir écrit, être devenue un écrivain célèbre par la volonté d'une femme de l'ombre, sa mère, Evelyne Billetdoux, une femme brillantissime, « enchanteresse », mais asociale et borderline, une femme violente, orgueilleuse, hors normes, grande séductrice intellectuelle, narcisse d'une dimension exceptionnelle, d'une intelligence « diabolique ». Raphaële sans le savoir était sommée de réussir afin de réparer les blessures d'une fille unique dont l'enfance avait été saccagée par le sadisme d'un grand tyran au foyer, l'historien Jean Colin, qui l'avait privée à jamais de ses facultés d'amour et de création...
Lorsque, douze ans après Mes nuits sont plus belles que vos jours, (prix Renaudot 1985), Raphaële commence à essayer de s'affranchir de cette dépendance, elle ne sait pas qu'elle entame un combat à la vie à la mort, qui dure aujourd’hui depuis 20 ans.
Femme prenant plaisir à ses fureurs est l’épopée aux accents parfois de roman policier de ce long réveil face à une mère idéalisée. Il raconte l’éternel conflit mère-fille qui fait souffrir depuis toujours (la jalousie, les rivalités, la fusion et la confusion des identités), et ici le conflit peut-être plus dur encore que le premier, d'une fille artiste avec une mère qui ne pouvait pas l'être...
Femme prenant plaisir à ses fureurs est la fresque, l'illustration de plusieurs formes de folies côte-à-côte au sein d'une famille d'artistes entre Montmartre et Montparnasse dans les années 50 jusqu'à aujourd'hui, contées dans une langue lyrique, souvent comique par la bizarrerie des protagonistes, menée par la volonté de cerner, de traquer à chaque instant, les étrangetés de ce sentiment impur qu'on appelle l'amour...