Apparu en Arménie dès le début du IVe siècle après la conversion officielle du royaume au christianisme, le droit canonique connaît un développement majeur avec le synode de Sahapivan de 444 qui suit de peu l'invention de l'alphabet national vers 400. Le corpus canonique établi par cette assemblée est interpolé et augmenté au début du VIIe siècle par le docteur julianiste Yovhannes Mayragomec'i qui est radicalement opposé au concile de Chalcédoine. Ce nouveau receuil qui n'est pas officiel trahit sur le fond la doctrine extrémiste de son auteur. Au début du VIIIe siècle, le catholicos Yovhannes Awjnec'i impose à l'ensemble du pays une doctrine antichalcédonienne modérée avec l'appui des Arabes destiné à prévenir toute intrusion byzantine. Dans le cadre de cette politique, il promulgue le «Livre des canons» qui reprend le «Corpus de Sahapivan» et les canons du VIIe siècle qui ne reflètent pas une coloration trop nettement julianiste.