Tout ce qui, en litterature, concerne l'amour, quel qu'en soit l'objet, - l'amour exclusif d'un etre, - revet un caractere sacre. Et c'est assurement la poesie qui donne a l'expression de ce sentiment le plus de force. Francois Malandreux, dans ses Sonnets a Barry, - un ami que la mort lui a arrache, - nous communique la meme emotion que les plus grands de ses devanciers parce qu'il est descendu au fond de lui-meme. Il chante son desespoir, mele d'espoir, car l'amour ne peut croire a la mort, quand il est eternel. On pense, en lisant les sonnets de ce fils des Helvetes, aux fameux Sonnets de Shakespeare, celebrant un jeune homme dont l'identite n'est pas encore exactement fixee. On pense egalement a ceux de Michel-Ange, consacres au tout jeune Cecchino Bracci, enleve prematurement a la tendresse d'un ami de l'artiste. Les Sonnets a Barry ont un accent baudelairien. Ils seront chers a tous ceux qui aiment, qui ont aime ou qui aimeront.