La formation d'une langue nationale est toujours un processus complexe. Celle de la langue persane est liée à l'histoire tourmentée de la civilisation iranienne, dont le centre n'a cessé de se déplacer entre le nord et le sud, l'est et l'ouest de son vaste domaine. Les problèmes qu'elle pose à l'historien sont compliqués par l'ambiguïté des noms de langue comme pahlavi, pârsi, dari, qui selon les époques et les sources, désignent des réalités différentes.
Les articles réunis dans ce volume, s'échelonnant sur une trentaine d'années, jalonnent l'avancement d'une recherche attachée à les éclaircir progressivement. Des découvertes récentes permettent enfin de comprendre comment s'est constitué, il y a plus d'un millénaire, l'idiome qui devait devenir l'organe d'une puissante littérature et l'instrument de communication non seulement dans l'ensemble du monde iranien, mais, pendant des siècles, dans une bonne moitié de l'Asie.
Gilbert Lazard est professeur honoraire à la Sorbonne et membre de l'Institut. Ses travaux se partagent entre l'étude du persan et des autres langues iraniennes et la linguistique générale.