« Sylvia ressentait alors ce que l'écriture, ce qui était un bien grand mot à ce moment-là, pouvait lui apporter. Elle pouvait sauvegarder ce qui restait du monde de son enfance... Et le jour se leva sur une immense prairie... Une marguerite, cur d'or et collerette blanche, était sur le point de se réveiller. Elle vit qu'elle était seule... Sans qu'elle le sût, le destin imprimait son cours dans le sillage d'un conte. Elle avait pris son élan pour entrer dans la vraie vie, à cette époque où tout devenait incertitudes, où l'essentiel était de ne pas oublier sa langue, même si, rangé dans une boîte, le cahier devait disparaître un jour. » Une adolescence alsacienne durant la Seconde Guerre mondiale... L'existence d'une jeune femme qui brave les convenances sociales. Deux versants de la vie de Sylvia, deux pans placés en miroir dans ce roman où il est question de résistance. Pour ne pas perdre son identité, pour imposer ses choix, pour décider de son destin en toute conscience... Ainsi va Sylvia qui trouve encore refuge et apaisement dans l'écriture... Une constante au sein d'une vie heurtée par l'histoire ou les conventions, qui fait aussi du texte de J. Zimmer un sensible éloge de cette pratique et, plus largement, de la littérature.