La construction du récit en tant que vérité est l’ambition essentielle du roman du dix-huitième siècle. Mais dans quelle mesure les mots sur la page cachent-ils ou, au contraire, révèlent-ils la genèse de l’histoire qu’ils prétendent représenter? Telle est la question que J.Herman aborde en regardant sous la surface du récit pour explorer les traces de ses origines.
Faisant appel à des théories de l’écriture allant de Platon à Derrida et à Genette, J.Herman offre une façon entièrement neuve de lire les romans-mémoires. Il montre comment les textes utilisant cette forme narrative réactivent des questions sur les rapports de l’écriture avec la vérité et avec la mémoire. Se concentrant sur le motif récurrent de l’enfant trouvé, sollicité à la fois en tant que thème et en tant que métaphore pour le texte lui-même, J.Herman explore la manière dont les romans utilisent cette figure pour représenter leur propre quête de légitimité et de reconnaissance.
Après une exposition fouillée de ses concepts théoriques, l’auteur apporte une analyse systématique de plusieurs romans d’importance majeure dus à des écrivains allant de Marivaux et de Prévost à Laclos et à Potocki, à travers laquelle il offre une nouvelle méthode de déchiffrement rhétorique du roman au dix-huitième siècle.