Le barbare apparait comme une figure centrale et proteiforme de la culture europeenne. Il est a l'origine l'autre, l'etranger meprise par les Grecs, redoute et parfois admire par les Romains, qui finiront par lui assigner une place dans leur Empire; il est, au Moyen Age, le Sarrasin ou l'heretique, celui qui rejette le christianisme et reste etranger a la civilisation. La reflexion sur le barbare impliquera, tout au long de notre histoire, une interrogation sur l'alterite et l'identite, qui pourra deboucher sur une remise en cause de la legitimite revendiquee par la civilisation. Le barbare suscite peur et repulsion, mais il peut aussi devenir un modele, voire un espoir de regeneration pour une civilisation qui se sent vieillissante.
Les etudes reunies dans ce volume proposent une approche differenciee des representations liees au barbare et s'attachent a en examiner, dans des epoques et des aires culturelles differentes, les modes d'expression, mais aussi les possibles instrumentalisations. Le rejet de l'autre, barbare, apparait dans ses liens avec la construction de l'identite de la nation et la mise en place de ses mythes fondateurs.