Une des principales difficultés du chercheur qui veut aborder l'histoire
du Concile Vatican II, réside dans le risque que souvent l'arbre empêche
de voir la forêt. Une des mérites du recueil de "collected essays" que Jan
Grootaers vient de publier dans la Bibliotheca de la faculté de Théologie
de Leuven est d'avoir tâché de structurer les chapitres de telle sorte que
l'on s'efforce d'éclairer aussi bien la forêt (les "Actes" de Vatican II)
que les arbres (les "Acteurs" du Concile). Après avoir cherché à présenter
la diversité positive d'une immense assemblée, qui aurait pu sombrer dans
son gigantisme, l'auteur analyse les "faces d'ombre" de l'événement et
certains de ses échecs. Parmi les acteurs on trouvera ici pour la première
fois une galerie de portraits des grandes figures de Vatican II ainsi
qu'une série d'experts conciliaires qui ont oeuvré à la rédaction de
textes, qui toujours devaient être "remis sur le métier". En conclusion de
la préface que le professeur Etienne Fouilloux a donné à cet ouvrage,
l'historien de Lyon écrit: "En se réfusant à gommer les heurts, les
oppositions, les remords, les volte-face à l'occasion, Jan Grootaers sert
mieux l'histoire de Vatican II, conflictuelle et consensuelle tout à la
fois, que des vulgates agressivement dénonciatrices ou platement
conformistes. Avec minutie, imagination et talent, il détruit certes
quelques mythes, mais au bénéfice d'une vision moins légendaire et plus
vraie de l'événement majeur de la seconde moitié du XXe siècle que fut le
dernier concile."