Cet ouvrage interroge le rapport a l'autre dans le cadre de l'espace frontalier - ici la Guyane francaise -, a travers des representations et des pratiques des enseignants de langue et culture francaises de la ville de Macapa, capitale de l'etat d'Amapa. L'auteur tente d'identifier les processus cruciaux qui regulent la construction du vivre-ensemble dans l'espace frontalier, c'est-a-dire quand le rapport a l'autre semble si immediat et si proche, du moins geographiquement ... A l'oppose de ces evidences, ces rapports entre voisins s'inscrivent dans le registre binaire du eux-nous et procedent a des eloignements du " proche " (la Guyane francaise) et des rapprochements du " lointain " (la France), devoilant ainsi les tensions identitaires entre langue-culture legitimes versus langue-culture non legitimes. Dans cette perspective, ce livre propose des pistes methodologiques pour introduire dans la formation des enseignants de langues - mais aussi dans la classe -, une education a une decentration, permettant de deconstruire l'ethnocentrisme et cette " innocence de la bonne volonte interculturelle ", afin de reconstruire un rapport distancie a soi et a l'autre.