Crises et abus de confiance, motions de confiance, confiance retrouvee... Il y a peu de notions en sciences humaines qui soient a la fois si fondamentales a l'organisation et a l'action en societe et si fuyantes quand il s'agit de les conceptualiser, de les saisir empiriquement et d'en comprendre les mecanismes et les conditions. La confiance est un phenomene familier et pourtant delicat a rationaliser. Mais la difficulte de la confiance n'est pas uniquement conceptuelle; elle se joue aussi dans le champ des pratiques sociales et politiques, ou la confiance se voit aujourd'hui confrontee a une crise liee a des ajustements de plus en plus complexes, mettant en echec les modes traditionnels de regulation sociale et de gouvernance.
Cet ouvrage presente une structure tripartite. Dans une premiere partie, philosophique, les auteurs, s'appuyant sur la phenomenologie sociale, plongent dans les fondements epistemologiques de la confiance afin d'en eclairer les conditions et les pratiques. Une deuxieme partie, sociologique, questionne, au depart de differents champs sociaux, les enjeux de la confiance dans une societe ou le " vivre ensemble " se fait a la fois plus complexe et plus mediatise. Enfin, la troisieme partie, a teneur plus politique et normative, interroge la confiance a l'aune de certains principes issus des theories de la gouvernance ou se jouent les defis d'une incertitude croissante.