Depuis quelques annees, un certain nombre d'economies emergentes jouent un role croissant dans le financement des infrastructures en Afrique subsaharienne. Globalement, leurs flux de capitaux sont maintenant d'une ampleur comparable a l'aide publique au developpement classique des pays de l'Organisation de cooperation et de developpement economiques (OCDE) ou aux apports financiers des investisseurs prives. Ces bailleurs de fonds non membres de l'OCDE incluent notamment la Chine, l'Inde et les Etats du Golfe, la Chine etant de loin l'acteur le plus important. Malgre l'importance des capitaux chinois affectes aux equipements d'infrastructure en Afrique, on sait relativement peu de choses sur la valeur globale et la destination des financements. Les auteurs de 'Batir des ponts' evaluent l'importance des flux financiers chinois sur la base des donnees d'information publiques tirees d'un large eventail de sources ecrites en chinois. A partir de ces donnees, ils determinent la repartition geographique des ressources, les types d'infrastructure finances, la taille et les conditions de financement des projets et les methodes utilisees pour acheminer les financements. Le role croissant que jouent la Chine et d'autres acteurs non membres de l'OCDE en tant que bailleurs de fonds importants est une tendance encourageante pour l'Afrique compte tenu de l'ampleur des besoins d'infrastructure du continent. Les investissements effectues par ces pays sont sans precedent, tant par leur niveau que par l'envergure des projets concernes. Les nouveaux acteurs et les nouvelles methodes de financement offrent matiere a reflexion pour les emprunteurs comme pour les bailleurs de fonds, anciens ou nouveaux. 'Batir des ponts' resume les problemes lies a cette courbe d'apprentissage, en particulier la necessite pour les pays de se doter des capacites necessaires pour negocier des transactions complexes et novatrices et faire appliquer des normes environnementales et sociales appropriees pour le developpement des investissements.