La gloire est l'ombre de la vertu: la Renaissance aime cette idée, et l'on comprend, dès lors, qu'elle se soit passionnée pour les personnages historiques, ces hommes qui sont passés à la postérité pour avoir marqué leur époque, en bien ou en mal.
Aussi voit-on fleurir, à partir des années 1550, les traductions de Plutarque dans les principales langues européennes, et renaître le genre antique de la biographie, avec les Vies d'hommes illustres.
A partir des Elogia, ce recueil fondateur dû au collectionneur de portraits historiques, Paul Jove, le genre des receuils illustrés se diffuse en Italie, avec l'historien d'art Giogio Vasari, et en France avec le géographe André Thevet et le réformateur Théodore de Bèze, entre autres.
Constituées en séries, ornées de portraits gravés, ces Vies nous font pénétrer dans l'esprit de la Renaissance héroïque, qui apparaît tiraillé entre la transmission des valeurs et l'intérêt pour la singularité individuelle.