Le tome XXXIII des Archives royales de Mari avait pour but de réunir les
textes qui ont trait aux premières années du règne de Zimrî-Lîm, le
dernier roi de Mari. Vu la quantité du matériel épigraphique à
disposition, il doit être en fait complété par un tome XXXIV. Ce premier
volume fait apparaître les figures politiques majeures qui ont
administré les Bord-de-l’Euphrate comme on appelait alors le royaume de
Mari, soit surtout Bannum et Sumu-hadû, des personnalités dont la
réalité avait été mal perçue. Un second volume doit réunir les textes
qui concernent en majorité les Nomades mâr yamîna, les soi-disant
Benjaminites, qui après avoir aidé au renversement du pouvoir instauré
par le roi d’Ékallatum, Samsî-Addu, (RHM) se sont rebellés contre le
nouveau monarque. Il doit réunir la documentation qui concerne deux
générations de rois bédouins ainsi que ceux qui ont aidé le roi de Mari
à venir à bout des rebelles.
Ces ouvrages
ARMT XXXIII et XXXIV cherchent à établir la chronologie des
textes, autant ceux qui ont déjà été publiés (et aujourd’hui souvent
difficiles d’accès) que ceux qui étaient encore inédits. Les chercheurs
disposeront ainsi d’une documentation qui va de la prise de Tuttul par
les gens de Zimrî-Lîm, au repli des forces d’Eshnunna, abandonnant leur
projet de dominer la partie orientale du RHM. Le cadre géographique est
tout entier dans la Syrie actuelle, mais inclut pour une bonne part de
la documentation qui concerne l’Ouest de la Haute-Djéziré, le Taurus, la
vallée du Balih, et l’amont de l’actuelle Der ez-Zor, toutes contrées
mal documentées jusqu’à présent pour l’époque dite «amorrite», soit le
XVIIIe siècle avant notre ère.
Une telle
entreprise a son utilité dans la mesure où elle présente l’ensemble de
la documentation disponible, tout en respectant l’unité des dossiers, ce
qui n’a pu qu’entraîner des chevauchements dans la documentation, tous
les dignitaires n’étant pas apparus ni disparus au même moment. Elle a,
naturellement, ses fragilités dans la mesure où aucune lettre n’est
explicitement datée et où plusieurs documents ont pu se croiser, sans
compter que la plupart du temps il est difficile de connaître le suivi
des opérations annoncées, certains programmes pouvant être abandonnés.
L’état matériel de la documentation laisse, en outre, beaucoup à
désirer, les tablettes cunéiformes ayant été trouvées par grandes masses
difficilement gérables. Le travail d’édition a été opéré à partir d’un
jeu de transcriptions et d’une couverture photographique que l’on pourra
consulter sur la base de données ARCHIBAB.