Au cours des siècles, les empereurs byzantins accumulent dans leur
palais de Constantinople tout un trésor de reliques, en particulier
celles du Christ: la Vraie Croix, la Couronne d'épines et les autres
instruments de la Passion, mais aussi des reliques du Christ vivant,
comme le Mandylion d'Édesse, portrait miraculeux de Jésus.
Concentrées dans la chapelle palatine du Pharos, ces reliques sont un
instrument politique et leur détention renforce la légitimité impériale.
Elles suscitent la convoitise des Occidentaux qui, après la prise de
Constantinople en 1204, s'en emparent: au milieu du XIIIe siècle, le roi
de France saint Louis se procure les plus importants et les dépose à la
Sainte-Chapelle/ Du Pharos à Paris, mais aussi à la chapelle de
Versailles, les reliques du Christ connaissent ainsi une histoire
spectaculaire, dont on pose ici les jalons.