Entre le IIIe et le VIIe siècles, la Chine, morcelée en plusieurs royaumes dont certains furent au mains des «barbares», construit son identité face notamment à la pénétration du bouddhisme. Ce recueil présente certaines incidences du bouddhisme en Chine sur la pensée, la société et la culture.
Sur le plan doctrinal, le bouddhisme a certainement influencé des penseurs plus tôt qu'on ne l'imagine, comme Wang Bi par exemple, et certains thèmes firent l'objet de débats et d'intérêts certains, tel celui de la non dualité, étudié ici à travers le commentaire de Jizang du Soutra de Vimalakirti.
Les rapports entre les moines et les lettrés sont évoquées à partir de la présentation des joutes poétiques qui ont pu se disputer dans les monastères à l'occasion de fêtes bouddhiques du baguanzhai ou encore de l'importance du végétarisme et de sa diffusion.
Les rapports avec l'État du clergé et les moyens que ce dernier employa pour asseoir son autorité sont également abordés notamment par l'intermédiaire d'une étude sur le culte des reliques du Bouddha et celle d'un texte sans doute apocryphe, le Zui miaosheng ding jing qui vante les mérites de la méditation-concentration (chanding), qui a exercé une profonde influence sur les grand maîtres bouddhistes chinois.
L'analyse de la personalité des défenseurs du bouddhisme, à partir des auteurs d'un recueil apologétique de cette doctrine, le Hongming ji, fait ressortir le rôle prédominant des laïcs et des lettrés dans cette apologie. Certains activement participé des controverses et débats entre représentants des trois courants de pensée (bouddhisme, taoïsme, confucianisme), comme Dao'an, auteur du «Erjiao lun», usant de son savoir de lettré pour persuader et convaincre l'empereur et la cour de la valeur du bouddhisme.