Le présent volume explore les échanges entre esthétique et spiritualité
au premier âge moderne. Alors qu’on a eu tendance à étudier ces deux
champs indépendamment ou à les penser dans leur succession chronologique
(l’ère de l’image/l’ère de l’art), comme dans leur opposition
structurelle et idéologique (discours laïc/discours religieux), il
s’agit ici d’envisager leur dialogue et leur confrontation à travers
différents lieux, parmi lesquels la littérature artistique, la
littérature spirituelle, la littérature ekphrastique, l’emblématique, la
poétique, la rhétorique…
En portant l’attention sur le rôle de l’inspiration, de la
contemplation, de l’imitation, du prodige, du langage, de l’imagination,
de l’entendement…, sont mises ainsi en évidence les modalités selon
lesquelles les arts et la littérature ont pu s’approprier certains
éléments du discours théologique relatif à la représentation, et
comment, en retour, la littérature spirituelle a pu reconnaître et
exploiter sa dimension esthétique en empruntant à la théorie littéraire
et artistique.