Pourquoi et comment a-t-on écrit l'histoire en syriaque entre le VIe et
le XIIIe siècle? C'est à cette question qu'essaie de répondre ce livre
en tentant de comprendre les enjeux de l'écriture historique qui fut
florissante en syriaque, l'une des grandes langues de culture du Proche
et Moyen-Orient dans l'antiquité tardive et au Moyen Âge. Pourquoi les
chrétiens des empires byzantin et sassanide puis musulmans ont-ils
commencé à écrire l'histoire en syriaque alors qu'ils parlaient et
lisaient toujours le grec et ont-ils continué alors que l'arabe était
devenu leur langue vernaculaire et culturelle? Comment ont-ils compris
et interprété leur passé en reprenant aux traditions grecques,
judéo-chrétiennes et mésopotamiennes pour comprendre leur propre époque?
En étudiant les acteurs, les lieux et les formes de l'écriture des
chroniques et des histoires ecclésiastiques, c'est aussi aux enjeux
identitaires que porte la construction de l'histoire que s'intéresse cet
ouvrage.