Comment parvenir au trésor de la lumière, où nous pourrons atteindre le
repos et chanter la gloire du Dieu inaccessible? Fascinants et
déroutants avec leurs diagrammes et leurs puissances célestes aux noms
mystérieux, les Livres de Iéou nous en révèlent le
chemin, parsemées d’obstacles et d’embûches, ainsi que les mots de
passes et les sceaux nécessaires pour en déjouer les gardiens. Pour
quiconque s’intéresse aux origines chrétiennes, ce volume rend
disponible pour la première fois une traduction fiable, toutes langues
modernes confondues, de ces textes énigmatiques et uniques, qui
suscitent la fascination à la fois des spécialistes et des
non-spécialistes. Mettant en scène un dialogue entre Jésus et ses
disciples, les Livres de Iéou révèlent à leurs lecteurs la
configuration des sphères célestes et fournissent tout ce que les âmes
doivent connaître (sceaux, chiffres secrets et formules à réciter) et
recevoir (initiation aux mystères et baptêmes) pour franchir ces mondes.
Le manuscrit accompagne ces révélations de Jésus de plusieurs diagrammes
et dessins, qui illustrent les mondes célestes et les sceaux dont les
âmes doivent se marquer.
Malgré leur importance pour la connaissance de la diversité des courants
gnostiques, les « deux Livres de Iéou » figurent parmi
les textes les plus méconnus et négligés de cette littérature. Ce volume
vise à leur redonner la place qui leur revient. Le lecteur y trouvera
une toute nouvelle édition critique du texte copte des « deux Livres
de Iéou » – la première depuis 1892 –, réalisée à partir de
négatifs sur verre du manuscrit et d’une collation du codex original,
conservé à la Bibliothèque bodléienne d’Oxford. L’édition critique est
accompagnée d’une traduction française – la première depuis 1891 –, qui
rend les traités accessibles et intelligibles, et de notes philologiques
et textuelles, qui expliquent le texte copte et justifient les choix de
traduction. L’édition, la traduction et les notes sont précédées d’une
introduction qui renouvelle complètement la compréhension de ces textes.
On y trouvera notamment l’histoire moderne du manuscrit, depuis son
acquisition par l’explorateur et géographe écossais James Bruce en 1769
– d’où son nom de codex Bruce –, et des informations inédites sur l’état
dans lequel se trouvait le manuscrit à ce moment. L’introduction
présente également la première analyse papyrologique et codicologique du
manuscrit, qui a mené à un nouvel ordonnancement du texte conservé et à
l’identification, dans ce qu’on considérait traditionnellement comme un
seul traité en deux parties, de trois ouvrages distincts, provenant
probablement d’au moins trois manuscrits eux aussi différents. Enfin, un
chapitre consacré au contenu analyse et décrit en profondeur les
traités, invitant le lecteur à une nouvelle compréhension des textes.