Genèses flaubertiennes emprunte la voie déjà tracée par Flaubert topographe (1997) et La Production du descriptif (2002) d’Éric Le Calvez et aborde la genèse de l’œuvre de Flaubert avec des questions qui relèvent de la théorie de la production textuelle. Le premier axe choisi examine des fragments d’avant-textes à partir d’une question théorique précise (relation description-récit, réécriture intertextuelle et construction d’un portrait), aussi est-il microgénétique. Le second axe, qui se situe entre une micro et une macrogénétique, élargit la perspective à un ensemble de contextes en fonction de différents points de vue : genèse ambiguë d’un motif récurrent ou d’un objet récurrent dans tout le récit d’un roman, voire problématique de l’autotextualité. En théorie, une approche macrogénétique serait davantage à même de respecter le travail de l’écrivain ; c’est aussi l’approche qui conviendrait le mieux a priori au questionnement narratologique. En pratique, la tâche est quasi impossible, car étudier la genèse de l’ensemble d’une scène nécessiterait des analyses qui se prolongeraient indéfiniment. Aussi les chapitres qui illustrent le troisième et dernier axe, macrogénétique pour sa part, rendent-ils compte de la formation de plusieurs scènes en se concentrant chaque fois sur des problèmes spécifiques, souvent de l’ordre d’une stylistique des brouillons.