Cette étude sur les conditions d’émergence de la narration française propose aux spécialistes de la Renaissance et du texte narratif une réflexion théorique sur la notion de «roman» : désigne-t-elle à la Renaissance un genre littéraire proprement dit? le cas échéant, quels en seraient les contours poétiques? L’idée du roman, c’est-à-dire celle du geste fictionnel pleinement assumé par l’auteur, est-elle elle-même discutée par les auteurs de l’époque? Dans quel but? De quelle manière? Nous tentons d’apporter une réponse à ces questions en confrontant les discours théoriques à la production textuelle. Qu’en est-il par ailleurs de la réception de ces «longues oeuvres» : qui a pu conférer ces étiquettes de «roman», d’«histoire» ou d’«épopée» à différents textes et quels critères ont pu être déterminants? Ce deuxième volet de notre réflexion étudie la place qui est réservée aux concepts de vérité et de vraisemblance de même qu’à leurs corrélats obligés du faux et de l’invraisemblance.