Les avant-gardes inventent dès leur début au XXe siècle des politiques et une forme spécifique du politique, et le surréalisme va le plus loin dans l'interpénétration des domaines politiques et artistiques. A la différence des autres mouvements d'avant-garde historiques, le modèle du surréalisme est encore un défi pour nombre d'écrivains et d'artistes d'aujourd'hui, et ne serait-ce qu'en tant que mort-vivant. Voulant reconduire l'art dans la vie, donc aussi dans la politique et le politique, le surréalisme envisage une transformation de la société mais se révèle finalement résistant contre tous les totalitarismes.
Les contributions de ce volume analysent selon quelle politique artistique le surréalisme peut établir et pratiquer cette position politique, unique dans l'art et la littérature du XXe siècle. Ils abordent ce sujet de perspectives théoriques et médiatiques et des points de vue de la littérature, de l’art, de l’histoire et de la communication. Les essais s'occupent aussi bien de sujets, d'oeuvres et d'auteurs représentatifs du surréalisme historique que du surréalisme d'après-guerre et de sa réception d'aujourd'hui. Ils posent ainsi la question de la nécessité et des possibilités d'un nouvel engagement politique de l'art et de la littérature contemporains.