La ville gronde en contre-bas. Elle le fait chaque jour à la même heure, le soir. Comme si elle expirait en une demi-heure toutes les agitations d'une journée de douleurs et de souffrances, tel un aveu. En une demi-heure les rues se remplissent, les gens se frôlent avec une intensité extrême avant que le calme n'investisse les artères solitaires. Les rues lancent leurs aveux quotidiens au rythme des voitures qui se bousculent et des gens qui traversent les passages cloutés. Puis, vers 20heures il ne restera dans les rues que le souvenir et les empreintes des yeux sur le bitume fatigué. Il y a dans cette demi-heure comme une prière, des voeux, un souhait, une délivrance. Apprendre un peu sur l'histoire des autres, c'est apprendre à accepter un peu la sienne. Car l'amour est un espace de solitudes.