Sans le doute le livre le plus drôle et le plus déchirant d'Alexandre Jardin. Celui caché derrière tous ceux qu'il a déjà consacrés à sa famille, celui qui révèle la pièce maitresse: sa mère. Après le clan bizarre et merveilleux ( Le roman des Jardin ), le grand-père sombre ( Des gens très bien ), le père fantasque qui ignorait la peur ( Le Zubial), voici le portrait d'une femme qui s'autorisa à être entièrement elle-même. Car la mère d'Alexandre Jardin est le contraire de notre époque éprise de règles, de politiquement correct, de précautions: c'est l'antidote absolu de notre siècle timoré. Elle ose tout. Le monde la jugera, aimera son courage, la détestera, l'enviera, l'imitera, en rira, en parlera. Elle est dans les yeux de son fils l'héroïne-née, la tisseuse d'aventures, l'inspiratrice des hommes, la source jaillissante de mille questions, elle est le roman même.rnUn roman qui questionne, affole, vivifie et rejoint la joie du fils. Mais la touche de chagrin l'emporte au début comme à la fin car la magicienne n'est pas éternelle. Alexandre Jardin nous livre le texte qu'il aurait écrit après sa mort, en forme d'adieu. Certaines femmes ne devraient pas mourir. Par ce livre écrit en totale liberté, sa légende survivra.