Ce travail a soumis, sous l’angle de la géostratégie – c.-à-d. une
stratégie qui accorde une importance primordiale à la géographie –, le
territoire italien ainsi que tous les événements militaires qui s’y sont
déroulés pour la période qui s’étend de l’avènement au pouvoir de
Dioclétien jusqu’au premier sac de Rome. Afin de nourrir cette
réflexion, il se consacre à une analyse du réseau routier nord-italien
et des fortifications alpines et dresse par ailleurs un état de la
marine italienne, ainsi que des troupes stationnées dans le nord de la
péninsule durant l’Antiquité tardive. Cette nouvelle approche, insérée
dans le cadre évolutif de la péninsule italienne du IIIe au Ve siècle, a
permis d’écarter sans équivoque la conception selon laquelle une «
défense en profondeur », que sous-tend la notion de « Grande stratégie
», aurait régi la défense de ce territoire. Elle a au contraire mis en
évidence des attitudes qui relèvent directement de l’empirisme, allant
ainsi à l’encontre de la présence d’une vision stratégique développée
sur le long terme. Cette ÷uvre a également examiné la politique
tétrarchique qui a conduit au redressement de l’Italie du Nord,
transformée dès cette époque en une « plateforme de projection de
troupes », et elle a ensuite identifié et étudié les causes qui ont
mené, à partir du dernier quart du IVe siècle, à un déclin progressif de
l’Italie et de l’Occident. Ce livre propose en outre de nombreux
recensements inédits, notamment en ce qui concerne les milliaires, les
inscriptions militaires ainsi que les fibules cruciformes provenant de
l’Italie du Nord entre le IIIe et le Ve siècle.