W.-P. Funk; P.-H. Poirier; M. Scopello; J.D. Turner Peeters Publishers (2004) Pehmeäkantinen kirja 142,40 € |
|
Le traité intitulé «L'Allogène» (littéralement «d'une autre race», «étranger») est une apocalypse qui raconte la montée dans l'au-delà d'un personnage dénommé Allogène et les révélations qu'il y reçoit de la part d'êtres divins. Ce traité appartient à un courant qui a dû se développer après 220 de notre ère (puisqu'il est inconnu d'Irénée et d'Hippolyte), probablement en Occident. Vers 300, Porphyre, dans sa «Vie de Plotin», déclare que le philosophe s'en prit à certains gnostiques qui «produisaient des apocalypses de Zoroastre, de Zostrien, de Nicothée, d'Allogène, de Messos et d'autres figures du même genre» (16). La plupart des spécialistes pensent que les traités «Allogène» et «Zostrien» retrouvés à Nag Hammadi (NH XI, 3 et VIII, 1) doivent être identifiés aux révélations mentionnées par Porphyre. «L'Allogène» appartient à un ensemble d'écrits, désignés sous l'appellation de «traités platonisants séthiens», qui comprend outre les deux traités connus de Porphyre, les «Trois Stèles de Seth» (NH VII, 5) et «Marsanès» (NH X). Ces quatre traités partagent une métaphysique et une ontologie caractéristiques de Plotin et des néoplatoniciens tardifs, ainsi que de certaines sources médioplatoniciennes. Les particularités linguistiques et les nombreuses difficultés que présente le texte copte de «L'Allogène» indiquent qu'il s'agit très certainement d'un ouvrage originellement composé en grec et dont le vocabulaire métaphysique d'une grande technicité a dû représenter un défi de taille pour ses traducteurs coptes. L'original grec a vraisemblablement été composé quelque part en Méditerranée orientale, peut-être à Alexandrie, vers 240, pour ensuite aboutir à Rome au milieu du IIe siècle, où il fut lu et réfuté dans l'école de Plotin. C'est dire son importance pour l'histoire du gnosticisme et pour celle du platonisme. Le présent volume offre une introduction au traité, un texte copte nouvellement établi, une traduction française et un «index verborum».
|