Julie Peyr décrit magnifiquement la poésie sauvage de la préadolescence, cette anomalie dont on ne revient jamais tout à fait, et ressuscite une époque où les quartiers populaires ne sont pas encore des ghettos,où les enfants cherchent l'aventure au bord d'un terrain vague et rembobinent leurs cassettes à la mine de crayon.
Au milieu des années 1980, dans ce qu'on appelle encore la banlieue rouge, Leila, 12 ans, et son cadet de deux ans, Mehdi, poussent en liberté entre les tours de leur cité HLM, l'école, la fête de l'Huma et le bord du fleuve, à la recherche de nouveaux territoires à conquérir.
À la piscine municipale, ils rencontrent Mai qu'une scoliose oblige à nager toutes les semaines. Sur une bande son où Michael Jackson apostrophe Earth Wind & Fire, les trois enfants se découvrent, s'apprivoisent et se séduisent avec l'intensité de leur âge.
L'anomalie est cette poésie sauvage de la préadolescence. Ce moment suspendu dont on ne revient jamais tout à fait.